Menu
Libération
décryptage

Culture : le FN change de vocabulaire

Article réservé aux abonnés
Attaqué sur les arbitrages de ses maires dans les années 90, le parti promet d’abandonner la censure.
Le centre culturel L'Escapade à Hénin-Beaumont. (Photo Aimée Thirion pour Libération.)
publié le 28 mars 2014 à 21h46

Expurger des bibliothèques, débaptiser une place Nelson-Mandela et faire la chasse aux concerts de NTM. Au milieu des années 90, le passage du FN à la tête des municipalités d'Orange (Vaucluse), Toulon (Var), Vitrolles et Marignane (Bouches-du-Rhône) a laissé le souvenir d'un bulldozer idéologique lancé au ras des pâquerettes. Rebelote à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et dans les villes qui peuvent basculer à l'extrême droite ce dimanche ? «C'est le seul argument qui est utilisé en boucle contre le FN depuis vingt ans», s'est défendue Marine Le Pen sur France Inter jeudi, au milieu d'un discours qui cherchait encore et toujours à présenter son parti en «bon père de famille», gestionnaire et réaliste. «Les bibliothèques ne se verront pas expurgées et leur offre se verra même renforcée», a-t-elle assuré (lire la désintox sur Libération.fr).

«Ajouter et non soustraire», «hiérarchiser», ce sont les nouveaux mots que le FN met en avant. Ce sont ceux de Karim Ouchikh, ex-maire adjoint socialiste de Gonesse (Val-d'Oise) devenu conseiller «à la culture, à la francophonie et à la liberté d'expression» de Marine Le Pen, qui déminait cette semaine au téléphone le pesant héritage de 1995. Pour lui, «les polémiques [de l'époque] ont été exagérées. On peut toujours extraire un fait div