Je ne comprends pas cet affolement général qui s'est emparé d'une partie de la classe politique et des médias après le carton réalisé par le Front national au premier tour des élections municipales. «Peur sur les villes», titrait Libération… Rien que ça ! Entre les appels au front républicain, les incantations sous Valium de Jean-Marc Ayrault et la boulette d'Harlem Désir annonçant le retrait de listes PS pour faire barrage au FN, alors que ces dernières n'étaient même pas qualifiées, c'était panique à bord. Pourquoi une telle frayeur, une telle perte de sang-froid ? Il est vrai que la dernière fois que le FN a dirigé des municipalités, que ce soit à Toulon, Orange, Vitrolles ou Marignane, l'expérience s'est soldée par un désastre, aussi bien sur un plan moral qu'économique. Trois maires frontistes sur quatre condamnés par la justice pour corruption et clientélisme.
Des maires tous élus autour du slogan «Tête haute, mains propres». Un slogan porte-bonheur repris aujourd'hui par… Marine Le Pen ! Mais bon, c'était il y a vingt ans, ne pourrait-on pas aujourd'hui retenter l'expérience FN, donner une seconde chance à ce parti new wave, light et ripoliné ? Essayons d'imaginer, un instant, la nouvelle vie «bleue Marine» d'Hénin-Beaumont, charmante bourgade du Pas-de-Calais, qui s'est offerte au candidat frontiste, dès le premier tour, sans l'once d'une hésitation. Songeons au quotidien de ces 25 000 Héninois et Beaumontois, (20 000, une fois qu'on aura co