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La gauche sur le front d’Avignon

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La liste alliant PS, écologistes et le Front de gauche, malgré son avance en voix, n’est pas sûre de battre le candidat du FN arrivé en tête du premier tour.
publié le 28 mars 2014 à 20h36

Cécile Helle, en bonne géographe, ne perd pas le nord : certes, la candidate socialiste peut faire basculer Avignon, et offrir à la gauche un coin de ciel bleu dans le Sud. Mais rien n'est joué : «J'attends, dit-elle. Il y a toujours une part d'aléatoire…» L'arithmétique est de son côté : ses 29,54% du premier tour (liste PS-EE-LV) ajoutés aux 12,46% d'André Castelli, du Front de gauche, avec qui elle a fusionné, peuvent suffire face au FN (29,63%), alors que l'UMP, après trois mandats de Marie-José Roig qui a torpillé sa succession, est à la ramasse (20,90%). Mais il lui faut se méfier du candidat d'extrême droite, Philippe Lottiaux, bien propre sur lui - «c'est le serpent du Livre de la jungle, en train d'endormir son monde, style "aie confiance…"» décrit un Avignonnais. «Le siphonnage que le FN a opéré dans les citernes de la droite n'est pas fini, dit André Castelli. Combien reste-t-il dans la citerne ?»

«Passerelles». Si le parti d'extrême droite est arrivé premier de 27 voix, c'est aussi que beaucoup «ne croient plus à la politique», constate Cécile Helle. La ville de 91 000 habitants est fracturée, avec des quartiers populaires hors des remparts historiques qui se sentent abandonnés. «Les quartiers vivent côte à côte, pas ensemble, constate Emmanuel Serafini, directeur des Hivernales, le centre de développement chorégraphique. Il y a toujours une séparation, y compris dans les têtes.