«La dame au chapeau, là, prenez ce tract s'il vous plaît !» Ils et elles sont cinq à distribuer sourires et documents électoraux de l'UMP à la bouche de métro François-Verdier, jeudi soir, côté Halle aux grains, à Toulouse. Dans cette salle où se tient à la même heure le raout de fin de campagne de Pierre Cohen (le maire PS sortant), une de ses colistières reste en retrait : «Voilà, se dépite-t-elle alors qu'un artiste témoigne au micro. L'UMP tracte et nous, pendant ce temps, on parle des intermittents du spectacle… Je n'ai pas précisément envie de danser ce soir.» Depuis le premier tour, le coup de mou est à gauche. Et la dynamique à droite. Le député de Haute-Garonne et secrétaire national PS aux élections, Christophe Borgel, ne fait même plus l'effort de jouer de la calculette : «J'ai de la rhétorique. Je peux donc expliquer que les abstentionnistes du premier tour vont faire pencher le second dans un sens, comme je peux aussi bien expliquer le contraire.»
Enthousiasme. Un retraité UMP observe avec beaucoup de bienveillance ses amis «en train de s'agiter» à la permanence électorale du candidat de la droite, Jean-Luc Moudenc, boulevard Carnot. «Salut ! Salut !» Même les jeunes militants qu'il n'a jamais vus de sa vie lui serrent la main avec l'enthousiasme de ceux qui seraient en train de sauver le monde. Les embrassades à gauche sont moins exubérantes, avec un «ça va toi ?»