Ils sont emmitouflés, ont ingurgité des cafés brûlants et quelques biscuits, et les voilà en route. Ils sont une petite dizaine de jeunes militants socialistes, prêts à supporter «la défaite, pas le renoncement». Question d'âge, peut-être. Ils ont la vingtaine et participent à une «caravane» partie de Forbach pour Lens, stoppée ce jour-là à Bruay-la-Buissière, dans le Pas-de-Calais, où le FN a fait 36,8%, derrière le maire sortant socialiste, et où 48% des électeurs ne sont pas allés voter.

«Relais». Ici comme ailleurs, il y a eu un «vote de colère vis-à-vis de la politique nationale, dit un militant. On est des relais, on peut passer des messages dans notre famille politique. Souvent, on partage leur impatience». Ici, ils viennent pour tenter de convaincre les abstentionnistes de se déplacer dimanche. Surtout face à la menace de l'extrême droite. «Notre génération voit le FN s'installer au pouvoir municipal, on grandit avec l'hypothèse de mairies FN, de conseillers municipaux FN. Dans notre logiciel, on l'intègre», analyse Benjamin, porte-parole du Mouvement des jeunes socialistes venu de Paris, en renfort. Parmi eux, certains ont pleuré dimanche en regardant la ville d'Hénin-Beaumont tomber. Etudiants, infirmières, employés dans le paramédical ou la sécurité, ils ont participé à des campagnes dans leurs villes et ont souvent vu le score de leur candidat s'effondrer. Plusieurs évoquent un