Les uns y voient le futur laboratoire d'une «troisième gauche» débarrassée du Parti socialiste. Les autres, la preuve qu'une campagne locale «écologique et citoyenne» menée par des personnalités implantées porte ses fruits. Pour la gauche non socialiste, Grenoble est une vitrine. «Un enjeu majeur», corrige Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV). «La leçon vaut ligne», prévient sur son blog Jean-Luc Mélenchon, dont le Parti de gauche (PG) est allié aux écologistes dans la ville iséroise. Que la liste d'Eric Piolle (lire ci-contre) l'emporte ou pas dimanche, chaque camp y va déjà de sa propre interprétation nationale.
Mélenchon tient sa preuve que «l'opposition de gauche [peut] passer devant le PS». L'exemple concret que verts et rouges peuvent se passer des roses. Y compris au niveau national. «La campagne à Grenoble, ce n'était pas une campagne contre l'austérité, pour dire que Hollande doit dégager. Ce n'est pas une stratégie nationale», rétorque Cosse. Pour la numéro 1 d'EE-LV, «on n'est pas dans une autonomie d'opposition et d'agressivité à l'égard des autres partenaires de la gauche. On fait valoir nos projets, ça nous oblige à faire de la pédagogie et ça paie». A bon entendeur… «Je comprends que la direction d'EE-LV soit gênée, mais il y avait quand même dans cette campagne une critique à l'égard des politiques d'austérité du gouvernement», répond Martine