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Libération
EDITORIAL

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publié le 28 mars 2014 à 21h46

Face à l’abstention, à la progression de l’extrême droite et au risque de vague bleue, la gauche peut encore se mobiliser. Le PS peut toujours espérer limiter les dégâts à Strasbourg, Toulouse, Montpellier et ailleurs. Le désastre annoncé n’est pas encore écrit. Mais quels que soient les résultats définitifs, sa défaite a été actée dimanche dernier au soir d’un premier tour qui a livré la véritable photographie des forces politiques. Le second mesurera simplement son ampleur. Viendra alors le temps des décisions pour un Président sévèrement sanctionné, dont le crédit politique a été dilapidé en deux années de pouvoir et aujourd’hui confronté au désarroi profond de sa majorité. Ce temps sera court car François Hollande ne pourra tergiverser bien longtemps sur les termes de sa politique et sur les hommes qui devront la conduire. Mais si la ligne social-démocrate qu’il a fini par assumer il y a quelques mois et le vote de confiance sur le «pacte de responsabilité» prévu dans quelques semaines lui imposent de maintenir le cap qu’il a fixé, le Président n’a d’autres choix que de changer les hommes. Or l’équation est difficile entre Jean-Marc Ayrault, usé mais en cohérence avec la ligne ; Manuel Valls, populaire mais susceptible d’aggraver les tensions dans la majorité ; ou Laurent Fabius peu enthousiaste à revenir à Matignon trente ans plus tard. Un Premier ministre qui devra aussi affronter, en mai lors des élections européennes, une autre tempête électorale. Réfractaire à la dé