A Matignon, les heures libres sont aussi rares qu'énigmatiques. Mercredi, en pleine tourmente, Jean-Marc Ayrault a disparu des radars pendant deux heures d'affilée. Entre sa sortie du conseil des ministres à l'Elysée et un déjeuner de combat qu'il avait lui-même convoqué avec son équipe rapprochée. Où il est donc arrivé en retard. Deux petites heures au terme desquelles le Saint-Sébastien de la majorité a mis fin à son supplice après 48 heures de flèches tirées sans discontinuer par la quasi-totalité de son camp. «Voilà ce qu'on va faire», déclare-t-il en prenant place à table.
Après 22 mois aux avants-postes, son analyse mélange des pistes pour la suite, si d'aventure il était maintenu à son poste la semaine prochaine, mais aussi un bon paquet de piques. «Quelqu'un a dit un jour qu'Ayrault était un sanglier. Il peut avoir l'air abattu mais il est très déterminé», prévient Emmanuel Maurel, qui co-pilote l'aile gauche du PS. Le seul «regret» du Premier ministre ? Ne pas avoir été autorisé par l'Elysée à décrire l'état réel de la France dans sa déclaration de politique générale en juillet 2012. «Ils ne voulaient pas décourager les Français», déplore-t-on dans son entourage, visant la présidence, au singulier ou au pluriel. Après la claque du premier tour, l'analyse tombe.
Période électorale ou pas, «il ne faut jamais mettre son étiquette dans la poche», estime-t-on à Matignon, déposant une nouvelle pierre dans le jardin de l'Elysée, o