A Bastia, une dynastie a pris fin : battu par le nationaliste modéré Gilles Simeoni, Jean Zuccarelli ne succédera pas à son père Emile et à son grand-père Jean, qui avaient dirigé la ville de 1968 à nos jours. Le radical de gauche a été largement devancé par son adversaire, par 43,7% des voix contre 56,3% selon de premières estimations. Une alternance dont les conséquences devraient se faire sentir bien au-delà de Bastia.
Au premier tour, Gilles Simeoni n'avait été devancé que d'une trentaine de voix par son rival. Il s'est ensuite retrouvé à la tête d'un front anti-Zuccarelli, bénéficiant du ralliement de l'UMP Jean-Louis Milani et du divers gauche François Tatti – représentant à eux deux 24,3% des voix du premier tour. Hétéroclite, l'alliage a déçu les tendances les plus radicales du nationalisme. Il n'en a pas moins isolé Jean Zuccarrelli – qui s'est emporté contre cette «union de la honte».
La victoire de cet avocat de 47 ans, qui a notamment défendu Yvan Colonna, parachève une montée en puissance remontant à sa première candidature municipale, en 2008, où il avait recueilli 25% des voix. Lors des élections territoriales de 2010, sa liste «Femu a Corsica» avait séduit un quart des électeurs au second tour, distançant les nationalistes radicaux menés par Jean-Guy Talamoni. Sorti de l’opposition, Gilles Simeoni va désormais devoir démontrer sa capacité à gérer la deuxième ville de C