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Libération
EDITORIAL

Urgence

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publié le 30 mars 2014 à 23h16

Après la déroute, la débâcle historique. Pour François Hollande, le miracle n’a pas eu lieu. Le second tour des municipales a confirmé le premier et la défiance des électeurs envers le pouvoir en place. L’abstention record montre que le peuple de gauche ne s’est pas déplacé malgré les enjeux et que le peu de mobilisation a profité à la droite. La vague bleue annoncée a bien déferlé, alors que l’UMP devrait faire basculer près d’une centaine de villes. Le FN, lui, conquiert suffisamment de communes pour que Marine Le Pen évoque une nouvelle fois le «tripartisme» en France.

Le chef de l’Etat n’a donc plus le choix. Depuis plusieurs jours, il confiait qu’il voulait mesurer l’ampleur de la défaite avant de prendre ses décisions. Désormais, il y a urgence à délivrer un message fort au pays. Le remaniement est incontournable, tandis que le chef de l’Etat doit trancher rapidement sur l’avenir de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre. Une seule certitude : la nouvelle équipe gouvernementale aura besoin de se montrer plus efficace et plus concrète dans son action, loin des couacs avec l’Elysée auxquels nous avons été habitués.

Le calendrier des semaines à venir est déterminant. François Hollande n’a pas d’autre option que de maintenir son cap social-démocrate, mais sans oublier le social. Les négociations sur le «pacte de responsabilité» doivent être reprises en main par l’exécutif, pour établir des contreparties claires en termes d’emploi et répondre aux inquiétudes de la gauche de