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A Béziers, l’art et le Ménard

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Les élus FN à la loupedossier
L’ancien journaliste et histrion réac a conquis la ville au terme d’une méthodique campagne de deux ans.
Robert Ménard s'exprime après sa victoire, le 30 mars à Béziers. (Photo Sylvain Thomas. AFP)
par Antoine Guiral, Envoyé spécial à Béziers
publié le 31 mars 2014 à 0h36

Voilà encore peu, Robert Ménard ponctuait nombre de ses sentences d'un éruptif «c'est vrai quoi, y en a marre…» ; ou encore d'un tonitruant «non mais là faut arrêter, c'est insupportable !» Exactement comme à la télé ou à la radio, lorsqu'il s'était reconverti en histrion réac. La liste des choses et des gens qui exaspèrent l'ancien président de Reporters sans frontières (RSF) - devenu hier soir à 60 ans maire d'extrême droite de la sous-préfecture de l'Hérault - est, il est vrai, quasi illimitée. Mais pour sa campagne victorieuse à Béziers (47% des voix dans une triangulaire), il a su les sérier et se concentrer avec méthode sur le local, en laissant tinter ses colères de manière doucereuse aux oreilles de ses nouveaux administrés.

«Bras d'honneur». Lors de notre dernière rencontre, il n'avait pu se contenir à propos de son adversaire UMP, le député Elie Aboud : «Lui et son équipe nous considèrent comme des amateurs et se prennent pour de grands professionnels de la politique. Je t'en foutrais, va !» C'était juste avant le premier tour et les 44,8% obtenus au terme d'une campagne débutée en 2012 et, à l'en croire, la visite de «18 000 cages d'escalier». Il enrageait aussi contre