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FN : à Marseille, Stéphane Ravier droit au brut

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Les élus FN à la loupedossier
Le nouveau maire du 7e secteur de la ville est issu de la vieille école du Front national.
Stéphane Ravier, à Marseille, lors de sa conférence de presse post-électorale, le 31 mars. (Photo Patrick Gherdoussi)
par Michel Henry, Envoyé spécial à Marseille
publié le 31 mars 2014 à 20h56

Dimanche soir, Stéphane Ravier a l'œil qui brille, il chante. Des militants crient : «On est chez nous !» Comme un air de revanche. En 2008, le Front national avait fait 8% sur la ville. Là, avec 26,51%, il atteint un «score historique, jamais obtenu dans le cadre d'une élection municipale», qui ramène le parti extrémiste dans ces hautes eaux qu'il connaît régulièrement à Marseille depuis trente ans. Surtout, il gagne le 7e secteur, avec 35,34%, devant le PS (32,52%) et l'UMP (32,15%). Victoire historique : pour la première fois, le FN détient un secteur, qui plus est dans les XIIIe et XIVe arrondissements (nord de la ville), où, voici peu, pas un seul militant FN ne pouvait entrer dans une cité à forte population d'origine étrangère.

Le Front ravit pour 275 voix l'ex-fief de Sylvie Andrieux, députée PS mise sur la touche en raison d'une condamnation pour avoir subventionné des associations bidon. Un succès patiemment construit : en 2012 aux législatives, Ravier talonnait déjà Andrieux de 700 voix. Cette fois, elle ne se représentait pas. «En gagnant le 7e secteur, on peut gagner la France !» clame aujourd'hui cet agent commercial chez Orange, en dédiant sa victoire aux Le Pen. Jean-Marie, d'abord, «le premier qui m'a fait confiance». Marine, ensuite, «qui aurait pu choisir quelqu'un de plus médiatique [comme Gilbert Collard, dont la défaite à Saint-Gilles, dans le Gard, n'a pas l'air de