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Analyse

La bérézina rose

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Des dizaines de villes qui passent à droite, le PS qui perd Toulouse , le FN qui empoche Fréjus et Béziers : le second tour des municipales vire à la débâcle historique pour la majorité et François Hollande.
Paris, le 12 septembre 2013. Palais de l Elysée. Le Président de la République François Hollande (sur la photo), reçoit le Président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. COMMANDE N° 2013-1016 ACCORDWEB (Laurent TROUDE)
publié le 31 mars 2014 à 0h36

Tant de symboles qu'on ne sait lequel choisir pour dépeindre l'ampleur de la débâcle socialiste. Nevers, lové au cœur de la Nièvre mitterrandienne et fief de Pierre Bérégovoy, qui passe à droite ? Limoges, où la gauche régnait en maître depuis plus de cent ans, qui bascule à la faveur d'une triangulaire ? Ou encore Quimper, piloté par l'un des plus vieux amis et conseiller de François Hollande, qui s'offre à une alliance UMP-UDI à plus de 56%, apportant de l'eau au moulin de ceux qui voient dans ce scrutin municipal une sanction personnelle contre le chef de l'Etat ? Dans ce paysage de désolation, la vague emporte toutes les villes que les socialistes avaient gagnées sur le fil en 2008, comme Toulouse, Laval ou Reims. Paris et Strasbourg ne permettent pas de relativiser la défaite. Grenoble devient la seule ville de plus de 100 000 habitants dirigée par les écologistes. «En deux ans au gouvernement, on a détruit trente ans de travail local», se lamente un pilier de l'Assemblée nationale.

Abstention record. Seule consolation, dans les grandes villes menacées par le FN, le sursaut des électeurs de gauche a eu lieu. Comme à Forbach, où la mobilisation a sauvé le maire PS pour infliger une défaite hautement médiatique au vice-président du parti de Marine Le Pen, Florian Philippot. A Perpignan et à Saint-Gilles, le front républicain prive de la victoire deux figures emblématiques du «marinisme»,