Marine Le Pen y voit «une nouvelle étape» pour son parti : dimanche, le FN a fait main basse sur quatorze villes, et pourrait envoyer plus de 1 300 é lus dans les conseils municipaux. C'est la victoire «posthume» de Bruno Mégret ! Le FN a recueilli, ces deux dimanches d'élection, les fruits d'une stratégie d'implantation défendue par Marine Le Pen, mais largement inspirée par l'ancien numéro 2 du FN, devenu l'ennemi juré du clan Le Pen. Grosso modo, la marche à suivre est la même : moderniser un parti amateur et branque et, surtout, «dédiaboliser» son image. La mobilisation anti-FN, qui a encore fonctionné hier, par exemple à Forbach ou à Perpignan (plus 6 points de participation par rapport au premier tour), montre que ce cycle de «dédiabolisation» n'est pas achevé. Mais si Marine Le Pen n'en apprécie pas forcément le copyright, elle se révèle une élève appliquée. Autour d'elle, ce n'est pas un hasard, ce sont des anciens mégrétistes qui portent cette stratégie, à des postes clés, comme Nicolas Bay, le directeur de la campagne municipale du FN, et Steeve Briois, élu au premier tour à Hénin-Beaumont et secrétaire général du FN, chargé d'appliquer cette méthode.
Affidés. En tête dans 21 communes, le FN n'a pas réussi à l'emporter à Brignoles, Villeneuve-sur-Lot, Carpentras et Saint-Gilles, où il avait fait des percées. Mais il a conquis des villes importantes telles Béziers (72 000 habitants) et Fréjus