Dans un bureau de vote des Flamands, cité des quartiers Nord de Marseille, une militante socialiste soupirait hier, avant même la fermeture du scrutin : «Comment on a pu en arriver là ? On avait le couteau et la fourchette, la table était mise, il ne restait qu'à s'asseoir. Comment on a pu passer à ce point à côté de cette élection ?»
Jean-Claude Gaudin, maire UMP sortant, est nettement réélu à Marseille. Une victoire «probablement sans précédent depuis 1947», s'est-il réjoui. Douze points d'avance sur Patrick Mennucci sur la ville, six secteurs sur huit, la majorité absolue : la droite fait un carton dans une ville où le Front national remporte par ailleurs sa première mairie de secteur. Cela ne donnera pas beaucoup plus de pouvoir au frontiste : les arrondissements sont dépourvus de moyens et de compétences. Mais le symbole est fort et cette conquête permettra au FN de compter plus d'élus à la ville que le PS.
Poubelle. Le Parti socialiste subit là un échec terrible, dont l'onde n'a pas fini de le secouer. Son leader, Patrick Mennucci (40,5%) est défait dans son propre secteur, où il perd près d'un tiers de ses voix en six ans. Le député UMP Dominique Tian l'a battu (44,89%), et va du coup devenir le nouveau premier adjoint de Jean-Claude Gaudin. La gauche ne compte plus qu'un seul secteur sur les huit de la ville (elle en contrôlait quatre).
Surtout, la gauche va se voir reprocher l'élection du FN Stéphane Ravier (près