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Libération
TRIBUNE

A mon président

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publié le 1er avril 2014 à 18h06

Tu vois, je te maintiens mon amitié en période de déroute. Il faut dire, que je l’ai vécue jusqu’à la lie, avec tes amis marseillais. J’ai appris, en voisin, la fin du parti d’Epinay, son absence de vision du monde, de pensée de l’entreprise, d’observation de la société, de compréhension du développement durable et de l’économie circulaire. Je me suis battu jusqu’au bout avec eux, sans amour, mais pour que les valeurs de gauche vivent.

Maintenant, il est temps de dire que le Parti socialiste est un parti dont le corpus idéologique est, à chaque période, importé de l’extérieur. Lui n’est qu’une machine électorale et une entreprise qui planifie les carrières, les amours et les haines. Et cela dure depuis l’assassinat de Jaurès. Les radicaux ont pensé 1936, merci à Jean Zay et à ses amis. Les clubs de François Mitterrand, 1981. Merci à François Mitterrand. Mais depuis, le PS a produit ses propres cadres par les entourages des élus, les trotskistes ou les salariés d’organisations proches comme la Mnef. Pas de logiciel intellectuel en vue.

Rien sur le monde des ressources rares. Des ajustements à la marge sans nouveau récit productif.

Rien sur la place nouvelle de l’entreprise, en particulier la micro-entreprise, celle du salarié patron acteur des professions libérales, de la civilisation internet, des micro-entrepreneurs. Rien sur nos familles discontinues, les femmes seules avec enfants (le vrai cœur de la pauvreté), les reversions de pensions des couples pacsés.

Alors on enflamme