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Portrait

Cazeneuve, un compromis pour l’Intérieur

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Valls voulait Urvoas, Hollande préférait Rebsamen.
Passation de pouvoir entre Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, le 2 avril. (Photo Lionel Charrier. Myop)
publié le 2 avril 2014 à 20h16

«Il a un air de Tintin mais c'est Assurancetourix.» La boutade vient d'un ministre sortant et n'a rien à voir avec les cordes vocales du nouveau patron de l'Intérieur. Pour tous, la nomination de Bernard Cazeneuve à Beauvau est la surprise du chef mais surtout la preuve que ce fabiusien hollando-compatible est devenu un des hommes-clés du premier cercle présidentiel. Nommé au Budget pour succéder à Jérôme Cahuzac au lendemain de ses aveux de fraude fiscale, Cazeneuve était, depuis mars 2013 l'homme des missions impossibles. Catapulté à l'Intérieur, l'ancien maire de Cherbourg, qui a le sens du dialogue et glisse des répliques de films d'Audiard dans ses questions à l'Assemblée, n'arrive pas pour autant à Beauvau «comme un jaune d'œuf sur une toile cirée», selon son expression favorite.

«Pas fou». Ce «troisième homme» est venu colmater hier l'architecture d'ensemble, fissurée par un bras de fer entre l'Elysée et Matignon. La bataille fit rage après le refus, lundi, de Jean-Yves Le Drian de prendre l'Intérieur. Le ministre de la Défense, qui a deux guerres sur les bras et se plaît à l'hôtel de Brienne, a préféré y rester. Dès lors, le chef de l'Etat tente de caser son fidèle François Rebsamen qui, fort de ses réseaux policiers et gendarmesques, caressait déjà, en mai 2012, l'espoir d'aller place Beauvau. En bon soldat, il dut alors se résigner au choix politique du Président de lui préférer Manuel Valls. Lequel, bombardé d