Ça sert à cela la fidélité en politique : se faire rattraper par les cheveux, à un moment où plus personne ne croit en vos chances. François Rebsamen, fidèle parmi les fidèles de François Hollande, atterrit là où personne ne l'attendait : au poste de ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social. Même lui n'y aurait probablement pas pensé. «Rebs», comme on le surnomme à gauche, voulait le ministère de l'Intérieur et rien d'autre. Conseiller en charge des questions de sécurité auprès de Hollande pendant la campagne présidentielle, il avait, déjà, espéré entrer place Beauvau en 2012. Mais Manuel Valls lui avait grillé la politesse. Il pensait donc que son heure était cette fois venue. C'était compter sans la volonté de Valls de choisir son successeur (lire ci-contre). Alors mardi soir, quand il s'endort, le président du groupe PS au Sénat est persuadé qu'il n'entrera pas au gouvernement. Mais hier matin, coup de téléphone de Hollande : le chef de l'Etat lui vend le ministère du Travail. Il hérite de la patate chaude de «l'inversion de la courbe du chômage», toujours attendue.
A 62 ans, Rebsamen n’a pas fait la fine bouche. Tant pis pour l’Intérieur. Il n’aura pas gagné, mais pas tout perdu. Il débarque rue de Grenelle, dans le fauteuil d’un autre hollandais, Michel Sapin, qui part à Bercy.
Clopeur devant l’éternel (il ne se sépare jamais de son paquet de Marlboro), fana de foot et de pêche à la mouche, «Rebs» fait partie du petit cercle des intimes du chef de l