Quand elle a pris ses fonctions en 2012, elle a posé les mêmes questions à d'anciens ministres : «Quels sont vos regrets ? Qu'auriez-vous aimé faire ?» Avec le remaniement, Najat Vallaud-Belkacem n'aura pas encore à se le demander. A 36 ans, la toujours benjamine du gouvernement garde le ministère des Droits des femmes. Mais hier elle a aussi récupéré le portefeuille de la Ville, ainsi que celui de la Jeunesse et des Sports. En revanche, elle cède son rôle de porte-parole du gouvernement au hollandais historique Stéphane Le Foll (Agriculture). Le regrettera-t-elle ? Les premières semaines, «NVB», qui ne s'éloignait guère de ses fiches, reconnaissait que l'exercice n'était pas très confortable : «Le poste, très exposé, a rarement été un tremplin pour ceux qui l'ont occupé.»
Née au Maroc, deuxième d'une famille de 7 enfants, Najat Vallaud-Belkacem est arrivée en Picardie à l'âge de 4 ans. Ce qui a fait dire à Ségolène Royal, dont elle avait été la porte-parole à la présidentielle de 2007 et qui la juge «pas stressée et [pas] hystérique» : «Elle s'appellerait Claudine Dupont, elle ne serait peut-être pas là. Elle doit assumer son identité et en être fière.» Boursière, NVB a fait des études de droit, puis Sciences-Po. Sous l'aile du maire Gérard Collomb, elle a débuté sa carrière politique à Lyon, où elle est élue pour la première fois en 2004. C'est là qu'elle se découvre un «complexe d'imposture». Mais c'était il y a dix ans. Depuis,