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Libération

Tu n’as rien entendu aux urnes municipales

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Les élus FN à la loupedossier
publié le 3 avril 2014 à 18h06

C'est la semaine dernière qu'on évoquait ici même, et comme «l'expression, au mieux, d'un leurre, au pire, d'une fuite en avant panique», l'hypothèse aléatoire d'un changement de gouvernement sans changement de politique. Nom de dieu et patatras ! Nous sortions à peine du second tour de scrutin (1) que François Hollande le fit, comme pour démontrer un peu plus, et jusqu'au tréfonds de ses fondements, l'absurdité constitutionnelle de la Ve République : dans «Hollande le fit», tout est dans faire, pourvu que le monarque soit l'acteur - on n'ose dire le sujet - du verbe. Les sujets - ministres font la cour.

Pour quel complément d'objet, pour faire quoi ? Au-delà de l'amusant et «resserré» «gouvernement de combat» (Rires.) s'énonça, télévisée, la drôle d'allocution d'un président célébrant les mariages de tous les oxymores, celui, tout à fait contre-nature, du «pacte de responsabilité» et de la «justice sociale» les résumant tous.

Durant toute la semaine d'entre-deux-tours, le barouf relatif à «l'historique» percée municipale du FN avait occupé tout l'espace commentateur, le vacarme éditorial orchestré autour de ses conquêtes donnant à Cogolin (sa rue Alphonse-Daudet) ou Villers-Cotterêts (son «ordonnance», ou «traité») des dimensions de capitale. La plus glamour des Le Pen ne pouvant cependant donner que ce qu'elle a de résultats que la statistique cruellement rétablit, il fallut bientôt passer à autre cho