La fable de la sortie des Verts du gouvernement est «ubuesque», a ironisé hier Julien Dray. Vu de l'extérieur, disons des rangs du peuple de l'écologie qu'Europe Ecologie-les Verts ambitionnait de représenter, la décision de Cécile Duflot et Pascal Canfin de jetter l'éponge verte à la tête de Valls paraît, il est vrai, totalement absurde.
Après avoir avalé les couleuvres sociales-démocrates dans le gouvernement Ayrault pendant vingt-deux mois, c'est au moment où le maître corbeau social-libéral était prêt à leur lâcher un beau fromage écolo que le renard vert s'en est allé. Pas pour faire affaire avec Mélenchon, non, juste pour être un parti de gouvernement… hors du gouvernement, a-t-on appris ce week-end. Que les deux ministres aient verrouillé le débat en interne avec leur annonce unilatérale laissera des traces comme le conseil fédéral houleux de samedi en témoigne. Une majorité de cadres intermédiaires les soutient. On peut y voir un beau coup tactique pour se démarquer d'un exécutif sanctionné dans les urnes et redonner à Duflot en voie de voynétisation une virginité en vue de 2017. D'autres y verront un sale coup pour l'écologie. Hier, le Premier ministre a confirmé, non sans perfidie, ses alléchantes propositions : «grand ministère de l'Ecologie», «collégialité de l'équipe». Mardi, il était allé plus loin en s'engageant auprès de la délégation EE-LV à abandonner Notre-Dame-des-Landes et surtout à inscrire dans la loi sur la transition énergétique voté