Il y a un paradoxe savoureux à ce que Manuel Valls, le héraut du parler vrai et de la transgression, s'apprête à déclamer un discours de politique générale, qui repose sur un immense non-dit. Le grand non-dit du pari de François Hollande : ces fameux 50 milliards d'euros d'économie en trois ans. Or de ce programme de réduction historique de la dépense publique, il n'en sera pas ou peu question, dans l'allocution du Premier ministre. «Ce sera un discours court, politique et très concret», dit-on dans son entourage. En clair, le contraire de celui prononcé par Jean-Marc Ayrault le 3 juillet 2012, qui avait été jugé à l'Elysée «beaucoup trop long» et «pas assez politique». Mais ce ne sera pas l'exercice de vérité aux Français, dont Manuel Valls a pourtant été le grand thuriféraire. Cela, c'était avant Matignon… Un autre temps donc. A tous les députés qui l'ont rencontré ces trois derniers jours, le Premier ministre a d'ailleurs répété ces mots comme un mantra : «Je ne vous fais pas l'affront de vous rappeler les contraintes qui sont les miennes.»
Bien sûr, dans son discours, Manuel Valls rappellera les grands principes du «pacte de responsabilité» et ses 30 milliards d'euros de baisse de charges pour les entreprises. Il évoquera la baisse des cotisations en faveur des bas salaires. Il tracera la perspective d'une baisse d'impôts pour les ménages et les entreprises. Le Premier ministre aura quelques mots pour la transition énergétique, les ryth