Dans une France à ce point déprimée, c’est rare un homme heureux. Certes, Eric Piolle a des raisons de se réjouir d’avoir remporté la mairie de Grenoble (Isère), ce qui fait de lui le premier écolo élu à la tête d’une ville de cette importance. Mais son bonheur n’est pas uniquement lié à sa victoire sur le PS qui tenait la capitale des Alpes depuis dix-neuf ans. Eric Piolle aime la vie et cela se voit, et pas seulement à son nez et sa bouche gourmands. «Je suis d’un tempérament heureux», reconnaît-il. Pour autant, son bonheur est particulier dans le sens où il n’est pas égotiste. Eric Piolle s’épanouit dans le collectif. Le mot qui revient le plus dans le récit de sa vie, c’est «copains». «J’ai toujours vécu en troupeau», explique-t-il.
Père béarnais géographe, mère basque sociologue, tous deux chercheurs au CNRS, l'enfance d'Eric Piolle, dernier d'une fratrie de quatre, s'est déroulée entre Pau, où il est né et a fait ses études secondaires, et Arette, village des Pyrénées-Atlantiques, à la frontière espagnole, où la famille puise ses racines. Il en conserve un accent chantant très peu grenoblois. Dans sa jeunesse, la maison était toujours pleine de «copains». «Ça brassait du monde, des gens très différents. Les parents, les enfants, chacun ramenait ses amis. On a fait des grosses soirées chez eux», rappelle Guillaume Jouhet, un ami d'enfance. «Il avait aussi des chercheurs qui passaient. J'ai baigné dans un monde de réflexion», poursuit Eric Piol