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Analyse

Manuel Valls, le parler-vrai sélectif

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Les députés ont voté hier la confiance au gouvernement, après le discours, et quelques dérobades, du Premier ministre.
Manuel Valls avant son discours de politique générale à l'Assemblée, mardi. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 8 avril 2014 à 20h06

La vérité pour pas cher. Comme Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls a convoqué hier devant l'Assemblée nationale l'icône du courage politique de gauche : Pierre Mendès France. Et comme son prédécesseur, le nouveau Premier ministre a reculé devant les vérités qui font vraiment mal, c'est-à-dire les seules qui comptent. Si le chef du gouvernement a bien annoncé des gestes en faveur du pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes, il a, comme prévu (lire Libération d'hier), totalement passé la douloureuse sous silence. Non seulement, il n'a pas pris la peine de préciser le programme de réduction de la dépense publique - 50 milliards sur les trois prochaines années -, mais il a escamoté 11 milliards sur l'addition globale. «Je vous propose un changement de rythme pour éviter tout recours à l'impôt et financer le redressement de notre économie», a déclaré Manuel Valls, soulignant que l'effort serait «partagé par tous» : l'Etat (19 milliards), l'assurance maladie (10 milliards) et les collectivités (10 milliards). Les 11 milliards restants sont évacués dans le grand flou d'une «plus grande justice, d'une mise en cohérence et d'une meilleure lisibilité de notre système de prestations». Malgré, ou à cause de ça, le Premier ministre s'est vu accorder la confiance par 306 voix contre 239.

Pharaonique. Fidèle à sa stratégie de communication de rupture, Manuel Valls était venu avec une surprise et un chan