«Le CSA a établi que sur la question des municipales, BFMTV avait donné la parole 46 % du temps au Front national.»
«Sur toute une série de chaînes, en particulier les chaînes du service public, le temps de parole consacré au Front de gauche a été égal à 0 %.»
Jean-Luc Mélenchon, lundi 7 avril sur BFMTV et RMC.
INTOX. Tout se passait bien, ce lundi matin, sur BFMTV et RMC. Jean-Jacques Bourdin recevait Jean-Luc Mélenchon pour une partition bien connue : le tribun du Front de gauche assénait ses arguments, entrecoupés de sonores «écoutez-moi !», surtout lorsque personne ne l'interrompt ; l'intervieweur, un brin taquin, soufflait le chaud et le froid tout en essayant de savoir ce que son invité avait bien pu dire au président François Hollande en le croisant, l'autre jour, à l'AFP. Bref, le yo-yo habituel jusqu'à ce que Mélenchon, très en forme pour un lundi matin, ne lâche : «Pour une fois que c'est pas le Front national qui parle ici, c'est moi».
La réaction de Jean-Jacques Bourdin, figure de proue de BFMTV, fut immédiate. «Pardon ? Ça, je n'accepte pas Jean-Luc Mélenchon.» Le journaliste somme le politique de s'expliquer, et ce dernier s'exécute, sûr de son fait : «Le CSA a établi que sur la question des municipales, BFMTV avait donné la parole 46 % du temps au Front national, et 0 % aux autres.» Jean-Jacques Bourdin tente alors d'expliquer, assez confusément, que ce chiffre élevé est lié à des reportages réalisés par sa chaîne sur les difficultés du FN à trouver des candidats. «Est-ce que vous trouvez normal que quand le CSA sort des chiffres