Un peu plus d'une semaine après l'élection à Toulouse de l'UMP Jean-Luc Moudenc, les adjoints sont nommés, les élus de gauche sont retournés sur les bancs de l’opposition, les bus continuent de circuler et la Garonne de couler. Tout se passe depuis ce début avril comme si les six ans du mandat du socialiste Pierre Cohen n’avaient été qu’une parenthèse. Le candidat UMP a recoiffé ce 4 avril la couronne de maire de Toulouse perdue en 2008. Cette année-là, il venait de louper un an avant le siège de député du centre-ville. A l'inverse, en 2014, il repartait en campagne fort d’une victoire aux législatives de 2012, même si acquise dans une circonscription où la gauche s’est étripée du fait d’un PS dissident. Le nouvel élu était toutefois seul à croire que cela pouvait suffire.
«C'est pas joué», assurait, mardi 18 mars à 18h45, un colistier de Jean-Luc Moudenc à un autre membre de la liste, ancien secrétaire départemental UMP. Au fond de la salle du dernier meeting d'avant-premier tour à Toulouse, les deux voudraient se convaincre que le sortant socialiste peut encore perdre la partie. Aux mêmes heures, ledit maire PS Pierre Cohen, qui ne prévoit pas d'arriver en tête au premier tour, ne s'attend pas non plus à y être distancé de six points. C'est seulement une fois le premier tour dépouillé que «la trouille de ne pas l'emporter» change de camp. Jusqu'à ce dimanche soir 23 mars, le retour à droite du Capitole n'était pour chacune des parties que pur sujet rhétori