Aux députés qui étaient venus prendre l'apéritif à l'Elysée dans l'entre-deux-tours des municipales, François Hollande avait confié qu'il travaillait à un changement de dispositif «global». Chacun était reparti avec sa petite idée derrière la tête. Qui dit «global», pensaient-ils, signifie donc des chamboulements au gouvernement, mais aussi au PS et probablement à l'Elysée. Hier, le chef de l'Etat a donc finalisé son mercato de printemps (lire page ci-contre). Au nom de l'efficacité de la nouvelle mécanique gouvernementale, François Hollande a sacrifié son secrétaire général, Pierre-René Lemas, pour le remplacer dès le 16 avril par Jean-Pierre Jouyet jusqu'ici patron de la Caisse des dépôts et président de la Banque publique d'investissement (BPI). Tous deux sont de la promotion Voltaire de l'ENA (1980). Le premier était un proche, le second un intime. Le grand ami avec qui il a tout partagé : ses ambitions politiques et ses secrets personnels. Jouyet était là au moment de la création des transcourants au milieu des années 80. Toujours là, dans la tourmente de l'affaire Gayet.
Repli. Ce n'est pas un remaniement, c'est un repli. «Hollande n'a jamais aimé les changements», confirme un proche. Encore moins quand il s'agit de remplacer les hommes. Grand solitaire, le chef de l'Etat ne sait distiller sa confiance qu'au compte-gouttes. C'est sa faille, son mystère, et l'une des principales raisons des dysfonc