Menu
Libération
TRIBUNE

Les électeurs ne respectent plus rien

Article réservé aux abonnés
publié le 9 avril 2014 à 18h36

Au-delà de la composante conjoncturelle du vote aux dernières municipales, ces élections permettent d'identifier des processus de plus long terme, des lignes de fond de la vie politique.

La société des individus n'aime pas les réflexes pavloviens. L'idée d'une gauche incluant à la fois le Parti socialiste et l'extrême gauche, réunis par une solidarité minimale face à la droite, a clairement montré ses limites. Au nom d'un «réflexe républicain», certains, au Front de gauche, après avoir sèchement critiqué le gouvernement, et les socialistes pendant la campagne électorale proposaient une fusion de listes entre les deux tours, même sans accord sur le projet. En disant non, le PS a offert une clarification qui aurait été bien plus facile si le mode de scrutin n'imposait pas l'existence de «camps» de gauche ou de droite indépendamment de tout contenu programmatique. La prétention des héritiers du communisme à imposer des alliances sans principe et des héritiers du socialisme à les accepter pour gagner des sièges a reculé.

La gauche, comme un mythe dont l'extrême gauche aurait la garde, à l'instar des trois sacristains de Jérusalem avec la clé du Saint-Sépulcre, manque d'intérêt pour penser les enjeux d'aujourd'hui. La définition pertinente d'une gauche contemporaine passe, c'est sûr, par le désenchantement de la vision messianique, missionnaire et eschatologique venue du XIXe siècle. Dans cet esprit, il faut se réjouir que l