Le reporter à peine quadragénaire des premières années de la guerre du Liban, où il a été blessé à la jambe, est apparu sur les écrans de la télévision française en tant que présentateur des journaux télévisés de la première chaîne en 1978. Puis au balcon du Capitole, en tant que jeune maire UDF de Toulouse, en 1983. Dominique Baudis, est mort hier matin, emporté par un cancer généralisé à quelques jours de ses 67 ans. Entre-temps, celui qui a été sur les fronts de guerre à ses débuts, puis notable d'un centrisme bon teint, a assuré la présidence du comité éditorial du Figaro, celle du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) puis de l'Institut du monde arabe avant d'exercer la charge de défenseur des droits. «Ma nécrologie, c'est pas pour tout de suite», nous faisait-il savoir l'été dernier après une première alerte. Même affaibli, l'homme gardait son appétit de faire.
Après ses trois mandats de maire à Toulouse, il disait rêver de se retirer dans sa campagne languedocienne pour écrire ou peindre. Mais tout s’est toujours passé pour lui comme si le jeu de la politique devait dessiner sa carrière. Une fois élu maire dans la lignée de son père, Pierre Baudis, il devient député européen en 1984, conseiller général en 1985, conseiller régional de Midi-Pyrénées en 1986, puis député de Haute-Garonne la même année, et jusqu’en 2002. Candidat malheureux à la présidence du groupe centriste à l’Assemblée en 1993, il prend vite du galon à l’UDF.