Les plus attentifs acquiescent d'un lent mouvement de tête aux phrases interminables sur «l'organisation de la répartition des fonds structurels» ou le «progrès de l'initiative législative du Parlement». Face à eux, des eurodéputés sortants : certains sont socialistes, d'autres centristes, mais ils ont fait cause commune lundi pour lutter contre l'abstention aux européennes du 25 mai. Et c'est pas gagné. En 2009, celle-ci avait atteint 57,28% à Toulouse. Ce soir-là, Françoise Castex, Eric Andrieu (PS) et Robert Rochefort (Modem) participent à une réunion au centre culturel Henri-Desbals, dans le quartier populaire de Bagatelle, qui a boudé à plus de 65% les urnes aux municipales.
Dans la salle, ils sont 39, hors intervenants et membres du bureau d'information en France du Parlement européen, organisateur de la soirée. Il y a des membres de l'école de l'Europe de Saint-Alban, des militants bien coiffés de l'association des Jeunes Européens, un représentant du Mouvement associatif Midi-Pyrénées, une autre du comité départemental d'accès au droit travaillant «en partenariat avec la Maison de l'Europe». Et puis il y a Hadiza Mahamane, présidente de l'association Arah France-Niger, qui prend le micro. Habitante du quartier, elle s'interroge sur ce que pourrait lui apporter l'Europe : «Nous, les petites associations, ne recevons rien.» Le socialiste Eric Andrieu lui répond qu'il aime beaucoup la pétanque et le pastis, mais qu'il n'est cependant p