Ça été dur, très dur ! Mardi dernier, à la maison, après le coup de sifflet final de Chelsea-Paris-Saint-Germain, nous étions tous en larmes, défaits, abasourdis… Muriel, ma femme, toute la tribu et moi ! Je nous revois encore, lors du match aller, amassés devant la télé, arborant les couleurs de Paris et braillant en chœur avec les supporteurs du parc : «Chelsea, on t'encule !» Une ambiance bon enfant, comme on les aime chez les Guillon. Malgré la blessure de Zlatan, tout le monde restait confiant, «on allait même mieux jouer sans lui !» dixit Hervé Mathoux. Dix jours plus tard, la défaite est cruelle, terriblement amère. Hurler pendant quatre-vingt-dix minutes qu'on va sodomiser l'adversaire pour l'être soi-même à la 87e !
Hier donc, face la tristesse qui submergeait la maison, je décidais de réunir les enfants : «Ecoutez les gars ! (on est très nombreux, donc, je dis les gars), depuis deux ans, vous avez tout enduré, tout supporté : la crise, la baisse du pouvoir d'achat, l'école le mercredi matin, les mensonges de Taubira, Hollande qui se fait pécho en scooter… tout ! La seule bonne nouvelle, c'est la loi sur le mariage pour tous qui a permis à votre oncle Bernard de se fiancer avec un pompier. En cas d'incendie, nous serons secourus plus vite !»
Les enfants m'écoutaient bouche bée. Ils sentaient au fond d'eux que la situation était grave. Je me piquais au jeu et me mettais à leur parler façon Aimé Jacquet dans les Yeux dans les Bleus