La première semaine du gouvernement Valls n’a finalement été qu’une succession de journées de dupes. Mardi, le Premier ministre, relayant la parole présidentielle, laisse croire à sa majorité qu’il va renégocier l’objectif de diminution des déficits publics en deçà de 3% d’ici 2015. Quelques jours plus tard, Bruxelles fait savoir aux émissaires du gouvernement français que rien n’est négociable. Un rappel au dogme européen contraignant Manuel Valls et Michel Sapin à jurer qu’ils tiendraient leurs engagements… Derrière ce bal de faux-culs, la réalité est cruelle. Malgré les 50 milliards d’euros d’économies annoncés et dont on ne connaît pas encore le détail, la France n’est pas en mesure de respecter la règle européenne. D’autant moins que les réductions fiscales annoncées par Manuel Valls la semaine dernière, tant en faveur des entreprises que des ménages, équivalent à une perte d’environ 15 milliards d’euros supplémentaires pour les caisses de l’Etat. Cette réalité, que nul n’ignore à Paris, Bruxelles ou Berlin, devrait inciter le gouvernement français à assumer. Demander avec clarté un délai supplémentaire à la réduction de ses déficits, en attendant la mise en œuvre du pacte de solidarité. Il pourrait même faire de son choix politique et économique un argument de campagne aux élections européennes. Manuel Valls - qui, depuis son installation à Matignon, se targue de tenir un «langage de vérité» - doit en apporter la preuve sur la scène française aussi bien que sur la scèn
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