Les projecteurs se sont éteints mercredi dans le grand hémicycle du Parlement européen, à Strasbourg. C'était la dernière session pour Daniel Cohn-Bendit. Après quatre mandats de cinq ans, le turbulent président des Verts a décidé à 69 ans de «réorienter sa vie», de «prendre enfin du temps». Son discours d'adieu, empreint d'émotion, a été un vibrant plaidoyer pour une «Europe fédérale» et un appel à «se battre contre les idéologies eurosceptiques de droite et de gauche».
«Tu vas manquer à cette assemblée», a dit Joseph Daul, le chef de file des élus conservateurs, qui lui aussi faisait ses adieux au Parlement pour se consacrer à la présidence du Parti populaire européen.
Qui osera désormais lancer à la face du Premier ministre hongrois venu défendre en 2012 une modification de la Constitution de son pays contraire aux règles européennes : «L'Union européenne n'est pas un paillasson sur lequel on s'essuie les pieds, M. Viktor Orban.» ?
Qui pourra aussi effrontément interpeller le président français lors de son intervention devant les eurodéputés en 2013 d'un : «François, je t'ai compris. Le changement, c'est maintenant, alors allons-y tout droit, chiche, banco.» Avant de le sermonner sur son choix de limiter les contributions nationales au budget européen ?
«Coalition des hypocrites»
La verve de ce formidable tribun