Contre l'Europe des Vingt-Huit, Laurent Wauquiez, a sorti l'artillerie lourde. «Il faut tout changer», s'exclame le député UMP de Haute-Loire en titre de son réquisitoire contre ce qui restera, selon lui, «le plus grand échec politique de la fin du XXe siècle». Avec cette charge très violente, l'ancien ministre des Affaires européennes de Nicolas Sarkozy aura au moins réussi un exploit : unir contre lui les chefs de l'UMP. De Copé à Fillon, ils ont quasiment tous dénoncé une opération «irresponsable» de «promotion personnelle». Mercredi soir, devant le bureau politique de l'UMP, Alain Juppé qualifiait de «stupide» le plaidoyer de Wauquiez pour un protectionnisme européen. Plus tôt, Jean-Pierre Raffarin avait jugé «invraisemblable» que le jeune quadragénaire surdiplômé Wauquiez propose à la France de se «recroqueviller sur elle-même».
En dehors d'Henri Guaino et de quelques électrons libres de l'UMP, personne ne s'est dévoué pour soutenir le pourfendeur de l'Europe de José Manuel Barroso. Il ne se sent, pour autant, nullement minoritaire. «Ce n'est pas moi qui suis isolé, ce sont nos hiérarques qui ne voient pas ce qui se passe», confie Wauquiez à Libération. Depuis des mois, il teste son argumentaire. Les sympathisants UMP raffolent de ses diatribes contre la «folie normative» des technocrates de Bruxelles, contre les «inquisiteurs» au service du «veau d'or de la