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Libération
TRIBUNE

Montpellier fait sa révolution municipale

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publié le 16 avril 2014 à 20h16

Un grand vent démocratique a soufflé sur la capitale du Languedoc-Roussillon fin mars. Comme à Grenoble, où une liste écolocitoyenne l’a emporté contre la gauche officielle, Montpellier s’est offert une révolution municipale. Qui préfigure à l’évidence, un peu partout en France, de futures recompositions politiques hors des partis. La tornade a ainsi balayé un Parti socialiste local exsangue, incapable de proposer aux électeurs autre chose qu’une liste reflétant les petits arrangements entre partis politiques et la lutte des places entre notables du cru.

Le vainqueur et nouveau maire, Philippe Saurel, a donc commencé par s'affranchir du PS en refusant de participer à une primaire que Solférino - au mépris de ses engagements - a tantôt promise ouverte, puis fermée, c'est-à-dire réservée aux seuls militants, de peur de voir son favori au tapis. Dans une fédération placée voilà encore peu sous tutelle pour cause d'«escroquerie» (entre autres) et où les résultats des votes sont prévisibles à quelques dizaines de voix près, le candidat officiel a remporté la primaire sans souci contre un jeune élu. Qu'il a aussitôt intégré sur sa liste. Dès lors, circulez citoyens ! Avec cinq mois d'avance, le scrutin était plié dans une ville où la gauche est ultramajoritaire.

Mais le tour de passe-passe s’est fracassé sur trois obstacles principaux : cette bonne vieille démocratie qu’il ne faut jamais trop confisquer ; la maturité clairvoyante d’électeurs pris pour des nigauds ; la campa