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Interview

«Nous n’avons pas été élus en 2012 pour faire cette politique-là»

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Le député PS Christian Paul refuse la technique du «rabot universel».
Le député socialiste Christian Paul à l'Assemblée nationale, le 4 février 2014 (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 16 avril 2014 à 20h06

Député socialiste de la Nièvre, Christian Paul est l’un des initiateurs du «contrat de majorité» demandé à l’exécutif par une centaine de parlementaires.

Le gouvernement est-il entré dans une cohabitation hostile avec le Parlement ?

Non, car rien n'impose d'aller aux extrêmes. Rien n'est écrit dans la Constitution de la Ve République qui oblige un gouvernement à maltraiter sa majorité. Depuis les municipales, nous savions tous que le calendrier serait très serré. Mais, depuis lundi, nous demandons un dialogue avec l'exécutif sur le programme d'économies du «pacte de responsabilité». Au président du groupe, au secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, au Premier ministre… Je comprends mal pourquoi le pouvoir exécutif, depuis deux ans, s'acharne à ne pas respecter le Parlement.

Vous contestez plus la forme que le fond des dernières annonces ?

Ce qui a atterré beaucoup de députés socialistes, c’est de se retrouver devant le fait accompli pour découvrir les annonces du Premier ministre à la télévision. Mais sur le fond, c’est plus grave ! En gelant les prestations sociales pendant dix-huit mois, ce sont des salariés, des précaires, des retraités, des familles modestes, des jeunes qui se maintiennent juste au-dessus du seuil de pauvreté que ce programme va fragiliser. Nous n’avons pas été élus en 2012 pour faire cette politique-là.

Le gouvernement n’a pas tiré les bonnes conclusions des municipales ?

Il y a des mesures à venir en faveur du pouvoir d’achat des salariés qui vont dans le bon sens. Mais dans le programme d’économies proposé, l’objectif de justice sociale n’est pas respecté. Nous avons également un désaccord sur la trajectoire et le volume de ces économie