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Libération
Décryptage

Les mauvais pas d’Aquilino Morelle

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Dans une enquête de Mediapart, le proche conseiller politique du président de la République est accusé de conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. Les faits remontent à 2007.
publié le 17 avril 2014 à 19h56

Un conseiller de François Hollande qui fait venir à l’Elysée son cireur personnel pour se faire lustrer ses souliers, ça fait déjà désordre. Mais que le même conseiller puisse se retrouver en position de conflits d’intérêts avec la puissante industrie pharmaceutique, ça fait beaucoup. La République irréprochable de Hollande n’avait pas franchement besoin de ça. Après Jérôme Cahuzac et son compte en Suisse, c’est au tour d’Aquilino Morelle, le conseiller politique du chef de l’Etat, d’être l’objet de révélations pour le moins embarrassantes du site Mediapart. Aussi brillant qu’agaçant, aussi dilettante que séducteur, Morelle n’a pas que des amis à l’Elysée. On sait désormais qu’il a de vrais ennemis.

Mediapart révèle que l'intéressé a, au Château, des comportements «de petit marquis», loin, très loin de ce qu'on peut attendre d'un conseiller du président de la République. Et encore plus de gauche. Beaucoup plus grave, le site accuse Morelle de conflits d'intérêts, puisque ce dernier, médecin de formation et énarque, a travaillé pour le compte d'un laboratoire pharmaceutique alors qu'il travaillait à l'époque à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).

Quels sont les faits révélés par Mediapart ?

Les faits remontent à 2007. Aquilino Morelle, ancienne plume de Lionel Jospin à Matignon, décide, après un passage par Euro RSCG - où il a exercé des activités de conseil auprès de certains labo pharmaceutiques -, de réintégrer l'Igas. Il est, cette année-là, le rédacteur d'un rapport sur «l'encadrement des prog