Martine Aubry a perdu Lille Métropole, mais la droite ne l’a pas gagnée. Le candidat de l’UMP a été battu par le maire sans étiquette d’un village de moins de 900 habitants. Le président de la communauté urbaine s’appelle désormais Damien Castelain, un homme dégarni de 46 ans, tout en rondeurs, maire de Péronne-en-Mélantois (environ 900 habitants), et chef d’un groupe de petites communes sans étiquette allié à la gauche lors du précédent mandat. Il a devancé avec 108 voix sur 175 exprimées le candidat de la droite et du centre, l’UMP Bernard Gérard (62 voix) et Eric Dillies (FN, 5 voix).
C'est donc encore raté pour la droite : malgré la défaite de la gauche dans douze villes aux municipales, dont Roubaix et Tourcoing, et malgré une large majorité possible, l'UMP n'enlève pas la métropole lilloise. Que s'est-il passé ? Aucun groupe n'a la majorité à lui seul dans une assemblée divisée en trois tiers environ : 64 élus de gauche et écologistes, 49 élus de droite et centristes, et deux groupes, l'un de 48 élus, l'autre de 13, dits de «petites communes» composés d'élus sans étiquette ou de centre droit. Avec une majorité nécessaire de 90 voix, la droite et les petites communes pouvaient l'emporter ensemble. Elles avaient même prévu un accord : chaque groupe présentait son candidat et celui arrivé second au premier tour s'effaçait pour l'autre.
Mais la gauche, qui a entretenu le suspens jusqu’au bout, n’a présenté personne, et Martine Aubry a appelé à voter pour le chef des