Dans le petit manuel de techniques parlementaires, c'est la leçon numéro 1 : noyer les contestataires. En recevant hier à Matignon une délégation de députés socialistes, Manuel Valls s'est essayé à la bonne vieille stratégie de l'endiguement. Objectif : contenir la fronde qui électrise la majorité depuis une semaine et montrer qu'il tient sa promesse d'être un Premier ministre «à l'écoute». Le tout à une semaine du vote consultatif sur son plan d'économie de 50 milliards d'euros sur trois ans que de nombreux députés disent ne pas vouloir voter «en l'état».
A la sortie, le patron des députés PS, Bruno Le Roux, s'est gargarisé de cette première entrevue, qui s'est étalée sur presque deux heures : «Nous avons été entendus, il y a une prise en compte des demandes qui ont été faites par le groupe socialiste mais le dialogue continue avec le gouvernement.» Voilà pour les images arrangées : celles d'une majorité apaisée à la recherche du consensus. Sauf que…
Officiels. Sur la forme, la délégation invitée par Valls n'était pas composée des chefs de file de la contestation mais d'officiels du groupe PS à l'Assemblée. «Drôle de façon de dialoguer», ironise Jean-Marc Germain, député proche de Martine Aubry et signataire d'une lettre collective au Premier ministre réclamant de ramener les économies de 50 à 35 milliards d'euros, entre autres, pour ne pas générer un «effet récessif». Et, sur le fond, à part