Des «bonjour !» et des «ça va ?» distribués avec autant de furtives poignées de main présidentielles. Mais des huées et des sifflets, aussi, pour accueillir le Président, venu hier à Carmaux (Tarn) rendre hommage à Jean Jaurès à l'occasion du centenaire de sa mort. «J'ai cru en vous, j'ai voté pour vous, je suis au chômage. Nous sommes très déçus», lui lance une femme, surtout fâchée d'être cantonnée derrière des barrières. «Vous ne tenez pas vos promesses, ajoute une Carmausine plus âgée. Jaurès, il parlait pas comme vous et vous venez le saluer… Pensez-y, monsieur le Président. Pensez-y.»
Un nom d'oiseau s'échappe de la petite foule d'une centaine de personnes. Mais le climat est moins à la franche hostilité qu'à la déception très prononcée d'une population qui, ici, a voté François Hollande à plus de 70% en 2012. «Je comprends ceux qui m'interpellent», reprend le Président plus tard, à la tribune de la salle Mitterrand, prêchant, avec Jaurès, «la patience de la réforme, la constance de l'action et la ténacité de l'effort».
C'est donc en pays ouvrier - là où un socialiste est élu maire sans discontinuer depuis que les municipales existent - que le président Hollande a choisi de venir défendre son «"pacte de responsabilité" avec les entreprises». Pacte pour le «bien-être de tous», insiste-t-il. Ça, c'est le discours adressé au pays tout entier, qu'il s'agirait de rendre «plus riche, plus fort