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Libération
Portrait

David Rachline, graine de FN

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Le maire frontiste de Fréjus n’a que 26 ans et s’impose en benjamin d’une génération extrême imprévue et incertaine.
(Photo Olivier Monge. MYOP)
publié le 24 avril 2014 à 18h06

Au mur, on a décroché les tableaux. Les traces des anciens cadres encrassent la teinture blanche. David Rachline reçoit dans son bureau de maire de Fréjus, ville du Var de 53 000 habitants. L'élu Front national, âgé de 26 ans, est assis dans le fauteuil qu'il a ravi à la droite. «Il faut un rafraîchissement», dit-il à un directeur des services municipaux venu parler peinture et, aussi, faire allégeance. «On est là, on reste à notre place. Je suis là pour travailler, je vous aiderai. Aucun souci là-dessus», lui dit le fonctionnaire. «C'est parfait», répond Rachline. Puis, ils échangent sur les couleurs, les nuanciers. «Il faut moderniser un peu, dit le nouveau maire. Mais quelque chose de simple, hein, rien d'extraordinaire.» Un coup de peinture, et puis voilà ?

David Rachline est un spécialiste du ripolinage. Militant FN depuis son plus jeune âge, admirateur de Jean-Marie Le Pen, il s'efforce de se montrer sous un jour rassurant. Rentrées, les canines. Tout en rondeur et en sourire, il appelle les Fréjussiens à «l'apaisement», après son élection et les manifestations d'hostilité qu'elle a suscitées. Il répète qu'il sera un élu «à l'écoute permanente», de «tous» les administrés. Il se dépeint comme quelqu'un de «calme». Avant d'admettre : «Je suis peut-être un faux calme, comme mon père.» Comme le prouve son «mouvement d'humeur», quand, il a barré la route au journaliste de l