Une poussée de caporalisme. Dans la bouche du nouveau secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, comme dans celle du président du groupe PS à l'Assemblée, Bruno Le Roux, les menaces contre les élus pas assez godillots à leur goût se sont intensifiées depuis quelques jours, alors qu'un nombre inédit de députés PS pourraient ne pas voter (lire page 23) en faveur du plan d'économies de 50 milliards, mardi au Palais-Bourbon (11 se sont abstenus lors du discours de politique générale de Manuel Valls). Pour ce vote «consultatif», sur lequel le bureau national du PS prendra une «position solennelle» lundi, le (tout petit) risque de voir pour la première fois le gouvernement mis en minorité a fait monter Le Guen et Le Roux dans les tours.
Le premier, peu adepte de la finesse en politique, a brandi le spectre d'une dissolution, qui verrait une bonne part de la majorité retourner au vestiaire parlementaire. Le second, à peine moins belliqueux, invite les récalcitrants à «se poser la question de vouloir […] appartenir à la majorité, au groupe, au Parti socialiste». Tirades peu mobilisatrices, qui traduisent davantage la faiblesse des auteurs que la force du propos. A ce jour, l'hypothèse même d'une dissolution est inconséquente. Cette prérogative présidentielle a vocation à lever un blocage insurmontable entre le Président et sa majorité - a fortiori avec son Premier ministre -, et non de la faire chanter. Elle apparaîtrait