L’affaire paraît mal emmanchée. Deux mois après son triomphe inespéré aux élections municipales, la droite n’est pas à l’abri d’une défaite aux européennes.
Certes, tous les sondages laissent d’abord prévoir une nouvelle déroute du PS le 25 mai. Mais même avec un score honorable, l’UMP risque de se retrouver derrière le FN.
«Un parti antieuropéen tel que le Front national en tête dans un pays fondateur comme la France, ce serait un séisme», s'inquiète l'ancien président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer. Le 25 mai, le séisme est d'autant plus probable que la droite et le centre partent divisés à ces élections, alors qu'ils étaient alliés dans la campagne victorieuse de 2009, recueillant 28% des suffrages. Selon les sondages, l'UMP seule ne peut guère espérer dépasser les 23%. Si le scrutin européen tourne au défouloir électoral, tous les espoirs sont donc permis pour le Front national.
Iconoclastes. Comme pour décourager ses propres électeurs, l'UMP se complaît dans l'exhibition de ses vieilles fractures entre europhiles et eurosceptiques. Plusieurs candidats potentiels à la primaire, qui devrait désigner le champion de la droite en 2017, profitent de cette campagne pour marquer leur territoire à coups de propositions iconoclastes.
Ainsi, Xavier Bertrand proclame que le renforcement du moteur franco-allemand ne saurait rester l'alpha et l'oméga de la politique européenne. Son ancien collègue Laurent Wauquiez, ex-ministre des