«Il est trop fort!», lance un Jean-François Copé admiratif, après l'intervention d'Alain Lamassoure. L'eurodéputé qui mène la liste (UMP) en Ile-de-France vient d'attaquer les Le Pen père et fils, qui siègent au Parlement européen depuis trente et dix ans, «sans avoir rien fait ou en faisant l'inverse de ce qu'ils défendent». Le patron de l'UMP invite à revoir la confrontation entre Lamassoure et Marine Le Pen dans «Des paroles et des actes» il y a deux semaines. Il y voit «la preuve que dès qu'on porte la contradiction face à un parti populiste, il s'écroule de soi-même».
Le ton de la conférence de presse de l'UMP pour lancer sa campagne européenne est donné. Haro sur le Front national. Le FN, «parti populiste» avec son «projet absurde de sortie de l'UE». Le FN, que les sondages donnent au coude-à-coude avec l'UMP à un mois du scrutin, et qui pourrait même passer en tête.
Pour contrer leur concurrent direct, le PS risquant un nouveau revers le 25 mai après la déroute des municipales, les responsables de droite se sont efforcés de montrer qu'ils ne jouent pas dans la même catégorie que les amis de Marine Le Pen. Eux représentent un «parti de gouvernement», tenu à «un devoir de crédibilité» face à «un parti populiste» qui serait autorisé à «dire tout et n'importe quoi». «On n'attend pas grand-chose d'un parti populiste, les électeurs sont moins exigeants», snobe Copé, entouré sur l'estrade