Pour se lancer, il suffit de trois fois rien. «Vous prenez une location à deux balles. Avec 4 000 euros par mois, c'est bon, vous avez de quoi accueillir une trentaine de Français, assure un Belge dans le business des handicapés depuis presque vingt ans. Après, tout dépend. Pour faire les choses bien, il faut prévoir des travaux de mise aux normes. Mais si votre but, c'est juste de faire du fric, vous pouvez vous débrouiller pour avoir une fausse attestation des pompiers. Je sais que ça se pratique.» Un peu d'argent dans les caisses pour démarrer quand même ? «La banque vous prêtera facilement car elle sait que ce business rapporte», poursuit-il sans sourciller.
«Jackpot». En Belgique, l'accueil des personnes handicapées françaises est un marché extrêmement juteux, attirant de plus en plus d'investisseurs privés qui ne s'embarrassent pas de ces drôles de mots que sont «éthique» ou «social». La France est la première responsable. Elle organise ce système, le cautionne et le finance. La Sécu ou les conseils généraux, c'est selon, paient pour la prise en charge des ressortissants exilés. «Le jackpot, c'est d'ouvrir un centre pour handicapés légers. Là, vous pouvez vraiment faire une grosse marge», conseille notre interlocuteur belge, qui connaît parfaitement le secteur pour avoir créé lui-même plusieurs centres. Il s'est décidé à parler pour dénoncer les dérives d'un marché pas suffisamment contrôlé. «