La salle du conseil municipal de Carpentras est bondée. L'extrême droite dispose désormais de 7 des 35 élus qui le composent - contre un seul durant la mandature précédente - et de supporteurs dans le public. «Ils viennent avec leur fan-club, remarque un militant de gauche, même des bébés.» Avant la séance, Hervé de Lépinau, la tête de liste Carpentras Bleu Marine (issu de la Ligue du Sud), avocat de 44 ans, père de six enfants, a changé de place. Fort de ses 42,14% au second tour, il s'est assis pile en face de Francis Adolphe, le maire PS réélu (44,45%). Après avoir échoué à 300 voix près, Lépinau doit se contenter de ce siège, lui qui se voyait pourtant dans le fauteuil du maire. «Ils avaient une morgue… Ils y croyaient tellement !» rapporte un habitant. Loupé.
Caméras. Que s'est-il passé dans cette commune que Marion Maréchal Le Pen, députée du Vaucluse, voit comme un fief et que le FN a longtemps citée comme une ville qui allait tomber ? «On a vu défiler toutes les télés, même les Suisses et les Allemands», se souvient Francis Adolphe. Mais, au soir du premier tour, c'est bien lui qui vire en tête. Les journalistes ont remballé les caméras «et ne sont pas revenus».
Dans les urnes, la liste Carpentras Bleu Marine a fait un très bon score et progressé de plus de 1 000 voix d'un tour à l'autre. Elle a cartonné dans les zones pavillonnaires et plus rurales, au nord et à l'est, tandis q