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Libération
Interview

«J’ai toujours plaidé pour un Parlement fort»

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Pour le député socialiste Matthias Fekl, la lutte contre la pauvreté ne peut plus attendre.
publié le 25 avril 2014 à 20h06

Député PS du Lot-et-Garonne, Matthias Fekl s’inquiète du peu d’empressement de la gauche actuellement au pouvoir à lutter contre les inégalités.

Que reprochez-vous au pacte de responsabilité et de solidarité en l’état ?

Il ne s’agit pas de reproches mais de propositions. Soyons clairs : la France joue sa crédibilité sur les 50 milliards d’économies et la mise en œuvre de vraies réformes. Mais la gauche joue aussi son identité sur le contenu du pacte. Les petits et moyens revenus du public, du privé et des retraites doivent être mieux protégés. Et la gauche n’a pas le droit de reporter le plan pauvreté, soit 1% du pacte de responsabilité : la lutte contre la pauvreté ne peut plus attendre.

En faisant le pari d’un retour de la croissance via la compétitivité des entreprises, la gauche a-t-elle oublié la lutte contre les inégalités ?

Le cap courageux du redressement doit être tenu, mais notre projet politique ne peut pas se résumer au pacte. La gauche ne peut pas juste se contenter de répartir équitablement l’effort : prendre moins aux pauvres, plus aux riches, mais se résigner à ce que les pauvres restent pauvres tandis que les riches s’enrichissent et que les classes moyennes stagnent. La lutte contre les inégalités, les privilèges, la reproduction sociale et les rentes est au cœur de notre identité. A nous de faire sauter les plafonds de verre qui figent la société française, bloquent la mobilité sociale et créent du désespoir et de la colère.

Les 50 milliards étaient annoncés depuis janvier, pourquoi réagir maintenant ?

Les 50 milliards sont indispensables au vu de nos finances publiques. La représentation nationale est désormais saisie du projet précis du gouvernement, donc nous faisons des propositions avant le vote : cela s’appelle le temps du débat démocratique.

Le gouvernement a-t-il raison de dire que ce n’est pas de l’austérité et que les plus fragiles sont protégés, qu’on ne va pas vers une Sécu ou une fonction publique au rabais…

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