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Analyse

Les députés à la traîne de l’opinion

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La fronde des socialistes prend en compte l’impopularité de l’exécutif.
publié le 27 avril 2014 à 20h06

Pas un divorce mais une alerte sérieuse. Demain à l'Assemblée nationale, Manuel Valls obtiendra au mieux une majorité ric-rac. Sûrement la plus rabougrie depuis le début du quinquennat. Pour la première fois, la possibilité d'une mise en minorité du gouvernement par «ses» députés est sur la table. S'il a assuré, hier depuis Rome, qu'il ne comptait pas sur l'opposition pour assurer «je ne sais quel vote» - l'UDI arrêtera sa position demain matin -, le Premier ministre sait qu'un camouflet du groupe PS ne serait pas sans conséquences.

Très hypothétiques pour les députés qui n'auraient, cette fois, pas suivi le gouvernement. Sérieuses pour lui-même, trois semaines après avoir obtenu la confiance. Mais surtout pour François Hollande. Un chef de l'Etat dont l'impopularité, la plus forte sous la Ve République, monte en flèche au sein du groupe PS. C'est aussi cette rupture de confiance, personnelle, que viendra sanctionner le vote de demain. Et qui va compliquer davantage la mission du nouveau Premier ministre.

Raccord. Il faut dire qu'en à peine deux ans les députés PS ont vu s'éloigner, un peu plus à chaque session parlementaire, la perspective d'accompagner une action raccord avec les promesses qui les avaient fait élire en juin 2012. Les dizaines de milliards pour la compétitivité des entreprises financés par des dizaines de milliards d'économies de l'Etat sont assez éloignés de leurs slogans de campagne. Si les députés P