Pour l'instant, c'est non contre non. Trois semaines après avoir obtenu la confiance de sa majorité, Manuel Valls joue gros, courant même le risque de se retrouver minoritaire demain à l'Assemblée lors du vote sur la trajectoire des finances publiques sur trois ans - et son corollaire : un plan d'économies de 50 milliards d'euros. Si onze députés PS s'étaient abstenus le 8 avril après le discours de politique générale, les réfractaires - braqués par la méthode à la hussarde du Premier ministre ou l'ampleur du plan de rigueur, voire les deux - se comptent cette fois plutôt en dizaines. En attendant les «gestes» promis par Manuel Valls dans la dernière ligne droite, notamment sur les «petites retraites».
Le chef du gouvernement a cependant refermé un paquet de portes la semaine dernière, avec l'aide de son ministre des Finances, Michel Sapin. Un jeu de «bon flic-mauvais flic» vis-à-vis des socialistes, auquel ont participé le patron des députés PS, Bruno Le Roux, et le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen. «La porte est très étroite pour le Premier ministre», reconnaît le député de Gironde Gilles Savary, qui appartient au groupe des Réformistes, soutiens de Valls. Selon lui, ce dernier «n'a ni les moyens ni la volonté politique de manifester un rétropédalage. Il a le choix entre l'indécision et celui d'un vote intempestif à l'Assemblée». Hier, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a l