Ce vote du 29 avril est-il une sorte de climax dramaturgique mis en scène par une minorité frondeuse de la majorité ou, au contraire, l’affirmation d’une contestation politique de fond que l’exécutif a trop longtemps méprisé, et qu’il va désormais devoir soigner ? Au lendemain du vote sur le programme de stabilité budgétaire, personne n’a de réponse claire à cette question existentielle pour l’exécutif. Hier, le couple Hollande-Valls a sauvé l’essentiel - une majorité de gauche - mais reçu un avertissement de son camp puisque 41 députés PS se sont abstenus et 2 ont voté contre. La perspective d’avoir à gérer une majorité relative n’est pas encore là, elle se rapproche dangereusement.
Apéritifs. Cette hypertension entre le gouvernement et sa majorité n'est pas arrivée par hasard. Et François Hollande en porte la lourde responsabilité. Il a au moins commis trois erreurs. La première est élémentaire : le chef de l'Etat n'a pas choyé sa majorité. Au nom de la présidence normale, il a mis un an avant de recevoir des députés socialistes. Au lieu de prendre le temps d'écouter les plus remontés contre sa politique, il a multiplié les apéritifs avec ceux qui étaient acquis à sa ligne sociale-démocrate. Pire, le gouvernement Ayrault a trop longtemps donné l'impression de mépriser le travail parlementaire. L'absence de contrepartie au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) imposée par l'Elysée et pourtant exigée par les socialistes,